Ninon le sait bien, dès que la lumière s’éteint, les monstres et la vilaine sorcière de sa chambre sortent de l’armoire et du coffre à jouets…C’était mieux avant quand elle dormait avec ses parents…
Voici le scénario de ce conte thérapeutique intitulé « Ninon ne veut pas dormir ». Au fil des pages, Ninon va décrire les peurs qui l’empêchent de dormir et ces parents vont trouver des parades à chacune d’elles.
Ce sera le dessin d’un gouffre posé sur le sol qui empêchera les monstres du coffre à jouets d’arriver jusqu’au lit ou encore le dessin d’une toile d’araignée pour emprisonner la sorcière chevauchant son balai.
Chaque stratagème représente un outil pour les enfants. Un outil qui repose sur leur propre imagination. C’est là que ces contes sont intéressants car ils apprennent aux enfants à prendre du recul sur la situation (chargée émotionnellement) pour trouver des solutions qui les apaisent.
Ninon resemble à de nombreux enfants entre 2 et 6 ans. Les peurs nocturnes sont fréquentes à cet âge-là. Une colecture de cette histoire, en plein jour de préférence, va permettre aux enfants de poser des mots sur ce qu’ils ressentent, de représenter leurs peurs, de comprendre qu’elles sont normales et de prendre conscience qu’ils ont en eux les ressources pour les apprivoiser parce que leur imagination est puissante et qu’il est donc possible de créer des défenses efficaces.
Outre ce message positif qui alimentera progressivement leur inconscient, ce livre fournit différentes pistes et idées :
- ranger la chambre avec l’enfant pour éviter les ombres et faciliter l’appropriation des lieux
- l’importance d’écouter sans juger et de poser des mots sur les émotions des enfants (qui sont réelles pour eux) pour en diminuer l’affect (peur, tristesse de ne plus être dans le lit parental, etc.)
- rationaliser les peurs avec la démonstration concrète dans le réel : « tu vois… » »tiens, c’est cet objet qui fait cet ombre ».
- renforcer la confiance en soi des enfants en les mettant à contribution pour inventer des solutions (et en utilisant du renforcement positif)
- les aider à considérer leur expérience « à distance » avec Ninon . Et il est même recommandé de leur demander ce qu’il dirait à Ninon pour la sécuriser pour faciliter la dissociation.
Après ou pendant la lecture du conte, on peut inviter l’enfant à dessiner ses propres monstres et autres sorcières. Puis à en changer l’apparence et la voix pour les rendre rigolo. Ou alors à dessiner à côté un personnage fort, gentil et courageux dont les peurs ont peur ! Elles détalent et ne reviennent plus jamais lorsqu’il est là. 🙂
« Ninon ne veut pas dormir » de Sylvie Sarzeau et Sylvain Mérot est disponible :
A partir de 4 ans.
Editeur : Eyrolles